4 février 2016

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   L'exctation était toujours la même, alors que je l'attendais patiemment dans le fauteil sur lequel je me trouvais il y a trois jours avant qu'il ne s'en aille sans raison. Son dernier mot hantait encore mon esprit. "Mort.". Je l'entendais le prononcer, de la même voix. Je voyais aussi son visage, comme s'il était en face de moi. Ma main se mit alors à contrôler mon stylo, traçant des traits sur mon bloc-note. Je patientais ... Gribouillant sur mon papier.

   La porte s'ouvrit enfin. Un regard sur ma montre, comme à mon habitude. Dix minutes de retard. Je préférais lorsqu'il avait été en avance la première fois. Mais bon, je suppose que lui faire une remarque ne changerait strictement rien.

"- Bienvenu." Dis-je sans prendre la peine de me lever pour le saluer.

D'ailleurs, je n'avais même pas levé ma tête pour le regarder, continuant de dessiner grossièrement sur la feuille. Je sais, c'était mal poli, mais aujourd'hui j'avais décidé de me comporter d'une autre manière, pour analyser ses réactions. Le tester était une décision sage, au lieu de lui sauter dessus comme un sauvage avec mes questions. Le silence. On entendait uniquement le son que faisait la mine de mon stylo contre la feuille. Finalement, ses pas se faisaient entendre. Il se déplaçait dans la pièce. J'ignorais ce qu'il faisait et comptait faire, mais je n'allais pas bouger de ma position.

"- Vous ne me posez pas de questions aujourd'hui ?"

Ca y est, il s'était enfin mis à parler avant moi.

"- Que voulez-vous que je vous pose comme questions ?

- J'en sais rien. Vous devez en avoir beaucoup, n'est-ce pas ?

- La quantité n'est pas la plus importante, mais c'est la réponse que l'on reçoit."

Ses pas s'étaient stoppés avant de reprendre, s'approchant de plus en plus de moi jusqu'à s'arrêter pile dans mon dos. De nouveau le silence. Je me suis mis à bâiller, à la fois inconsciemment et sûr de mon geste.

"- Je vous ennuie ?

- Hm, disons que je perds mon temps avec Numéro 13. Parlez avec vous ne m'est d'aucune utilité."

C'est alors que je sentis une main se posait sur mon épaule droite, la sienne. Elle exerça une légère pression avant de se retirer.

"- Bonne journée."

Ses pas s'en allaient pour se diriger vers la porte. Non, je ne pouvais pas le laisser partir comme ça, sans avoir discuter un minimum. Je quittais alors ma position, levant la tête pour le fixer s'en aller et arrêtant de dessiner.

"- Comment est décédé Monsieur Mars ?"

Il s'arrêta, se tournant pour me faire face. J'étais surpris, surpris de voir un sourire sur ses lèvres. A quoi jouait-il ?

"- Il est mort assassiné.

- Par qui ?

- Lui-même."

A quoi cela rimait-il ? Je commençais à avoir des soupçons sur son état mental, mais je ne voulais pas m'avancer sans en être certain. Il me fallait plus de réponses qui le prouveraient. Si ma pensée était justifiée, cela expliquerait énormément de chose.

"- Donc c'est un suicide.

- Non, il a été assassiné.

- Si c'est bien par lui-même, cela s'appelle un suicide.

- Ne me prenez pas pour un idiot, je sais ce qu'est le suicide, et ça ne l'était pas."

J'ai pris deux/trois notes autour de mon gribouillage avant de continuer.

"- Liam, arrêtez de jouer. Ce rôle de Numéro 13 est inutile."

Je crois l'avoir énervé. Il se déplaçait de nouveau vers la porte.

"- Attendez." Lui demandais-je en me levant.

Je le rejoins vers la porte, posant ma main sur la poignée. Cette fois-ci, j'eus le courage de le fixer dans les yeux qui étaient toujours autant perturbants.

"- Quel est votre nom ?

- Numéro 13."

Mauvaise réponse. J'ouvris la porte, le fixant toujours. Il continua de me regarder avec cet air oppressant, mais finit par quitter mon bureau.