RPG
Newt sangster
"Je n-... Laissez-m ... Arrête ..."
J'ignore qui je suis, d'où je viens. Ma famille ... Je n'en ai pratiquement aucun souvenir. La seule chose qui reste dans ma tête c'est son visage. Si fin, d'une peau douce, parfaite et ce sourire ... Je crois que je me rappelle seulement de ma mère, s'il s'agit bien de son visage. Je sais aussi que j'étais désiré, bien plus que désiré. Et, je ne manquais jamais de rien. Mais je ne me souviens plus de mon passé, de ma vie ... Où est-ce que je vivais avant d'être ici, mon nom de famille ... Seul mon prénom est resté. Je me suis attribué un nom de famille et j'essaye de continuer à vivre de cette manière. J'ai du mal, mais je ne dois pas baisser les bras. Au final, je ne vis pas, je survis. Quand je me force à me rappeler du passé, mon cerveau me fait mal. Je crois que je ne suis pas normal ... C'est ce qu'ils disaient ... Mais c'est faux ! Je ne les crois pas ! Ils veulent juste me manipuler et se servir de moi !
Autour de moi ... Les gens parlent, me critiquent, se moquent de moi et m'insultent. J'ai beau leur crier dessus pour leur dire d'arrêter, ils me regardent comme un étranger. Je ne fais rien de mal, je veux juste qu'on me laisse tranquille. Heureusement qu'elle est là ... Hélène. Oui, il me semble qu'elle s'appelle comme ça, je ne retiens jamais son prénom. C'est une vieille dame qui est gérante de la librairie de la ville. Enfin, je ne sais pas si elle est vieille, je sais juste qu'elle n'est plus toute jeune. Hélène m'a embauché pour l'aider. Grâce à elle, j'ai un travail. J'ai conscience que je suis un peu étrange par moment, elle le sait. Hélène est vraiment gentille avec moi, lorsque j'ai des crises elle me rassure et me renvoie chez moi, quand je suis en retard elle ferme toujours les yeux et est là pour moi quand je suis dans le besoin. Elle me rappelle ma mère, ou plutôt, ce visage dans ma tête.
Ma peau est tâchée. Quelques fois se sont les bras, puis le torse, les cuisses, le ventre, les omoplates ... Parfois c'est tout en même temps ... Je souffre, mais je crois que ça ne me dérange pas plus que ça. La douleur est présente quelques jours et finit par s'estomper avant de revenir lorsque ça recommence. Ces marques sont présentes depuis ... Je ne m'en souviens plus. Etaient-elles déjà là dans mon passé ? Peu importe, je ne me rappelle de rien à ce sujet, ni d'aucun autre d'ailleurs. J'ignore que me fait toutes ces griffures, ces coupures, ces bleus. C'est à la fois douloureux et délicieux. En fait, j'ai l'impression de ne rien ressentir, tout en ressentant ces choses. Cela peut paraître absurde comme sensation et irréel, mais c'est vrai. Je ne mens pas. J'ai peur de ce qui m'entoure, des objets, des personnes. Le monde m'effraie et j'ai toujours cette impression qu'on veut me faire du mal et que je suis celui qui est rejeté. Par moment, j'aime être entouré, mais ces instants sont rares lorsque je me sens menacé.
Je ne suis pas malade.
"C'est un gentil garçon, très serviable. Il fait du très bon travail à la librairie. Parfois, je me demande comment je réussissais à tout faire quand il n'était pas encore là.
Il est arrivé un jour de nul part. Son visage était détruit, ses traits marqués comme s'il en avait dix ans de plus. Son corps était maigre et sa peau pâle telle un cadavre. Mais, cela n'a pas vraiment changé au final. Il vient tous les jours avec ce même corps, cette même expression, cette faiblesse qui supplie de l'achever. Newt souffre, énormément. Ma curiosité m'a amené à lui poser des questions, sur sa vie. Sa famille, ses études, où il vit. Je n'ai jamais rien su à ce sujet. Lorsqu'il me répondait, c'était soit en évitant la question en changer de conversation, soit par de véritables phrases qui donnaient de vraies réponses. Sauf que ... Ce n'était jamais les mêmes réponses d'un jour à l'autre, même son âge. D'abord il a un petit frère, puis il est fils unique. Un jour il a sa mère décédée, ensuite c'est son père ... Je sais que je devrais le forcer à voir un médecin, ou même les appeler moi-même, mais je ne suis pas capable de le faire. Une vieille femme comme moi ne peut pas juger la vie d'un jeune homme et le condamner à vivre enfermé, à être surveiller.
Oh oui qu'il est malade, mais je le surveille, du mieux que je peux."
Hélène, propriétaire de la librairie