RPG
Mike Collin
"Je ne pense qu'à ça, et j'en veux toujours plus."
J'en ai rien à foutre, d'absolument tout. Je n'ai pas envie de passer pour un type qui a eu une enfance de merde et qui se comporte mal à cause de cette enfance. J'avoue que je suis mauvais, mais si je me comporte comme ça ce n'est certainement pas à cause de mon histoire étant gamin. Ne cherchez même pas de raison, il n'y en a pas.
Mes parents n'ont jamais été présents quand j'étais gosse. C'est Liz qui m'a élevé. Une nourrice qui faisait tout : mon éducation, m'aidait pour mes devoirs, me lisait des histoires, en passant par le ménage et tout l'entretien de la maison. Cette immense baraque où un simple gamin vivait avec sa nourrice. Quand j'ai grandi, Liz a été contrainte de quitter la maison pour vivre dans un appartement. C'était de sa faute de toute manière et j'étais satisfait de son départ pour pouvoir faire enfin ce que je voulais. Bien sûr, elle vient toujours pour le ménage et parfois me faire à manger au passage. On est toujours en bon terme elle et moi, même si on s'engueule beaucoup pour énormément de choses. Elle est comme une grande sœur au final, avec dix-huit ans d'écart.
Seul sous la fortune de mes parents, j'ai ce que je veux, quand je veux. Je le dis en assument totalement : je profite de la richesse de mes parents. Qui ne le ferait pas après tout ? Les idiots probablement. Grâce à cet argent pratiquement illimité, j'organise souvent des soirées chez moi et c'est en général à ces moments que les gens peuvent venir chez moi sans y être vraiment invités. Alcools, drogues, filles ou gars, tout y passe. Je rejette toujours mon coup de la veille comme un connard, sans gêne. Je déteste faire connaissance et me souvenir de quelqu'un juste parce que j'ai couché avec. Si je suis cet enfoiré, c'est probablement à moitié à cause, ou grâce ..., à Matthew. Cet idiot que j'ai rencontré au lycée m'a fait goûté au délice de la drogue et du sexe. Je n'y suis pas accro, ou bien juste un peu.
Je ne suis pas en détresse, juste en manque, de tout.
"Je me suis occupée de lui dès ces deux ans. Monsieur et Madame Collin m'ont embauchée le plus tôt possible, je venais à peine de terminer mes études. Leur profession les a toujours obligés à être en déplacement. Je n'ai jamais eu à me plaindre ; excellent salaire bien plus que satisfaisant, un toit où dormir et en plus directement à mon lieu de travail et surtout, j'ai pris soin d'un adorable petit garçon, Mike. Gentil et obéissant, on s'est toujours très bien entendu, enfin, jusqu'à ces dix-huit ans, quand j'ai appris qu'il se drogue. Je n'ai rien dit à ses parents, ils m'ont simplement demandé de quitter la maison après la demande de Mike. Depuis, je ne vais là-bas uniquement pour faire le ménage et lui faire un ou deux repas pour qu'il mange autre chose que des pizzas.
A l'école, il était toujours tout seul et triste. J'avais beaucoup de peine pour cet enfant qui demandait juste silencieusement le retour de ses parents et de leur attention. Arrivé au lycée, son comportement à peu à peu changer. Il rentrait tard le soir, trouvant toutes sortes d'excuses à chaque fois. Je n'étais pas stupide, il allait chez quelqu'un après les cours. Un soir, il est rentré avec un ami, Matthew. Je sais très bien que c'est à cause de ce seul ami qu'il se drogue mais peu m'importe, Mike a choisi tout seul sa vie. S'il agit comme ça, c'est tout simplement à cause de son enfance, mais il ne l'avouera jamais.
Dès qu'il a appris à lire, sa solitude l'a plongé dans les lectures. Mike aime lire, peut-être moins que sa drogue, mais il aime."
Liz, ancienne nourrice
"Mike n'est pas quelqu'un de très bavard. C'est moi qui suis allé lui parler en premier, à cause de son visage. Une semaine après notre rencontre, je ne savais toujours rien de lui, absolument rien. Un soir, on est allé chez moi et je lui ai fait goûté à une de ces substances. Il a immédiatement accroché. On a été tout de suite très intime après ça. Tout le monde dit qu'une amitié ne peut pas durer si le sexe se met entre, mais avec nous il n'y a jamais rien eu d'autre que de l'amitié et du sexe accompagné de drogue.
Je suis celui qui fourni Mike en drogues. Il m'est parfois arrivé de l'emmener avec moi pour des deals. A plusieurs reprises, on s'est enfouit en volant des types, de stupides idiots qui se font avoir par deux gamins comme nous. C'est dans ce genre de moments de folie que je le vois rire.
Quand il m'a raconté son enfance, je n'ai pas réagi. Je n'ai eu ni de la pitié, ni de l'empathie. Je m'en fichais pas mal, tout comme lui. C'est sûrement à cause de ça qu'on peut baiser ensemble sans mélanger amitié et amour, on pense et on agit de la même manière."
Matthew, unique ami